{contexte

— Viens, on va à la mer, lance-t-il les bras vers le ciel, tournant sur lui-même.
— Mais t’es fou Comment on y va ? C’est à des centaines de kilomètres ! Réponds son ami qui d’un geste de la main montre à son ami qu’il a un problème dans sa tête.
— J’en sais rien, réalise le premier garçon. On a qu’à prendre notre vélo.

Ce serait long comme chemin, mais quand on a dix-sept ans, on a peur de rien. Coincés dans ce village de campagne, les deux garçons rêvent de s’enfuir, d’aller à la ville, de faire de grandes études. Mais c’est loin tout ça. En voiture, ils iraient plus vite, mais aucun d’eux n’a le permis. L’auto-école peine à tous les inscrire chez elle. Ils ont l’impression qu’ils ne s’en sortiront jamais. À l’heure des réseaux sociaux, tout leur semble bien proche, tout leur semble à portée de main, mais c’est en regardant par leur fenêtre, les yeux rivés sur les champs où on fait pousser des céréales qu’ils se rendent compte que la mer, elle est loin. Mais un jour, ils partiront, ils en sont sûrs. Ils ne feront pas comme leurs parents, ils s’installeront à la ville et non à la campagne ou mieux, ils ne resteront pas ici. Ils ne sont pas attaché à cet endroit, leurs racines n’ont pas encore pris.